La maison de Béthanie

Luc 10, 38,42 / Jean 11, 19-33-Jean 11 / 43-44
juillet 29, 2024

Luc 10, 38-42

Comme ils étaient en route, il entra dans un village et une femme du nom de Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur nommée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.

Marthe s’affairait à un service compliqué. Elle survint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissée seule à faire le service ? Dis-lui donc de m’aider. »

Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. C’est bien Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée. » 

Jn 11, 19-33

beaucoup de Juifs étaient venus chez Marthe et Marie pour les consoler au sujet de leur frère. Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie était assise dans la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. »

Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »

Là-dessus, elle partit appeler sa sœur Marie et lui dit tout bas : « Le Maître est là et il t’appelle. » A ces mots, Marie se leva immédiatement et alla vers lui. Jésus, en effet, n’était pas encore entré dans le village ; il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré.

Les Juifs étaient avec Marie dans la maison et ils cherchaient à la consoler. Ils la virent se lever soudain pour sortir, ils la suivirent : ils se figuraient qu’elle se rendait au tombeau pour s’y lamenter.

Lorsque Marie parvint à l’endroit où se trouvait Jésus, dès qu’elle le vit, elle tomba à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Lorsqu’il les vit se lamenter, elle et les Juifs qui l’accompagnaient, Jésus frémit intérieurement et il se troubla.

Jn 11, 43-44

Ayant ainsi parlé, il cria d’une voix forte : « Lazare, sors ! » Et celui qui avait été mort sortit, les pieds et les mains attachés par des bandes, et le visage enveloppé d’un linge. Jésus dit aux gens : « Déliez-le et laissez-le aller ! »

Commentaire

J’ai choisi plusieurs passages de Luc et de Jean pour parler aujourd’hui de la maison de Béthanie. En effet, par un décret du 2 février 2021, le pape François a décidé que le 29 juillet serait la fête non seulement de Marthe, mais aussi de Lazare et de Marie. Attention, Marie de Béthanie, à ne pas confondre avec d’autres Maries de l’évangile…

Dans ce décret, François rappelle que Marthe offre l’hospitalité (une coutume juive ô combien importante à l’époque), que Marie écoute et que Lazare obéit. Il y a là en effet une belle collection des attitudes que nous pouvons montrer face à Dieu.

Les chrétiens ont longtemps voulu montrer une certaine opposition entre le service actif (on dirait les frères et les sœurs apostoliques) et le service de l’écoute et de la prière (les ordres contemplatifs). Cela n’a pas forcément beaucoup de sens. C’est juste que Marthe était plutôt une femme active et Marie une femme tranquille et calme. Quant à l’obéissance de Lazare, il faudrait pouvoir imaginer que les morts entendent et obéissent.

Une fois de plus, il s’agit certes de 3 personnes différentes, mais leur attitude est probablement en train de se disputer dans notre cœur, et cela fait de nous des chrétiens parfois très actifs, parfois très mystiques, et parfois très…endormis.

Cette famille de Béthanie nous est présentée par l’église dans le registre de l’amitié, on dit qu’ils étaient les amis de Jésus, ce qui est probablement le cas. Chez Luc, il semble que ce n’est pas encore le cas, il ne faisait que passer dans ce village. Chez Jean, c’est un peu plus vrai mais cette famille n’apparait qu’au chapitre 11, dans cette situation que nous connaissons tous, la mort d’un proche.

Marthe, tout comme Marie, ont le même reproche aux lèvres : Ah, si tu avais été là…Je pense que cette famille de Béthanie nous montre avant tout que face à la mort d’un proche, nous sommes tous sur un plan d’égalité, quelque soit notre caractère, notre dynamique et notre manière de vivre notre foi. D’ailleurs l’homme Jésus se met aussi à pleurer.

Marthe comme Marie ont confiance dans la capacité de Jésus en termes de thérapie, s’il avait été là il aurait pu soigner Lazare. Elles ne savaient pas encore que le Christ pouvait le ramener à la vie.

La mort d’un proche est avant tout l’occasion pour les familles de se retrouver, de se rapprocher, de gommer les différences ou les disputes pour, ne serait-ce qu’un temps, faire revivre la mémoire de celui qui les a quitté.

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