Si les spécialistes appellent ce passage « la parenthèse eucharistique », c’est bien qu’il constitue un élément à part dans le texte. Il s’agit en effet d’un ajout tardif écrit au moment de la réunification avec l’église de Pierre. Le vie communautaire de cette Eglise était basée sur la messe, avec la lecture de la parole et le repas eucharistique. Il fallait donc bien trouver un lien entre le texte original de Jean et la pratique ecclésiale : le faire dans le discours du pain de vie présente une certaine logique, même si le vin devient quelque peu incongru au milieu de notre méditation.
Présentée sous cette vue cannibale, l’eucharistie a de quoi révolter les juifs qui n’ont absolue pas le droit de manger un corps humain et qui doivent saigner le corps d’un animal avant de le manger. Si le corps représente la création divine et le sang la vie donnée par Dieu, alors l’eucharistie chrétienne devient un péché absolu. On remarquera d’ailleurs que contrairement aux évangiles synoptiques, Jean ne prononce pas le mot de corps mais plutôt celui de chair, pour mettre en valeur l’incarnation du Christ ; on se souvient que cette question de la nature divine de Jésus est à la base de la disparition de la communauté johannique.
On se souvient que concernant cette eucharistie, la vue catholique exprimée dans le catéchisme est celle de la transsubstantiation ; au cours de la cérémonie, le vin deviendrait vraiment le sang du Christ, et le pain de l’hostie deviendrait réellement la chair du Christ ; la vue protestante se contentera des symboles.
Revenons à la succession de ce développement du chapitre 6 sur le pain de vie : à partir d’une multiplication des pains en abondance (on ramassera les restes de nourriture dans 12 paniers), nous sommes passés au pain qui demeure dans la vie éternelle, puis au pain de Dieu qui descend du ciel et qui donne la vie au monde, puis on aura le pain de vie, puis le pain vivant qui vivra pour l’éternité, pour en arriver à la chair qui se fait pain, donnée pour que le monde ait la vie.
Si on revient au prologue, le verbe s’est fait chair et la chair s’est faite pain.
Sur quoi, les Juifs se mirent à discuter violemment entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas en vous la vie. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Car ma chair est vraie nourriture, et mon sang vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui.
Et comme le Père qui est vivant m’a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mangera vivra par moi.
Tel est le pain qui est descendu du ciel : il est bien différent de celui que vos pères ont mangé ; ils sont morts, eux, mais celui qui mangera du pain que voici vivra pour l’éternité. »
Tels furent les enseignements de Jésus, dans la synagogue, à Capharnaüm.
Commentaire
Si les spécialistes appellent ce passage « la parenthèse eucharistique », c’est bien qu’il constitue un élément à part dans le texte. Il s’agit en effet d’un ajout tardif écrit au moment de la réunification avec l’église de Pierre. Le vie communautaire de cette Eglise était basée sur la messe, avec la lecture de la parole et le repas eucharistique. Il fallait donc bien trouver un lien entre le texte original de Jean et la pratique ecclésiale : le faire dans le discours du pain de vie présente une certaine logique, même si le vin devient quelque peu incongru au milieu de notre méditation.
Présentée sous cette vue cannibale, l’eucharistie a de quoi révolter les juifs qui n’ont absolue pas le droit de manger un corps humain et qui doivent saigner le corps d’un animal avant de le manger. Si le corps représente la création divine et le sang la vie donnée par Dieu, alors l’eucharistie chrétienne devient un péché absolu. On remarquera d’ailleurs que contrairement aux évangiles synoptiques, Jean ne prononce pas le mot de corps mais plutôt celui de chair, pour mettre en valeur l’incarnation du Christ ; on se souvient que cette question de la nature divine de Jésus est à la base de la disparition de la communauté johannique.
On se souvient que concernant cette eucharistie, la vue catholique exprimée dans le catéchisme est celle de la transsubstantiation ; au cours de la cérémonie, le vin deviendrait vraiment le sang du Christ, et le pain de l’hostie deviendrait réellement la chair du Christ ; la vue protestante se contentera des symboles.
Revenons à la succession de ce développement du chapitre 6 sur le pain de vie : à partir d’une multiplication des pains en abondance (on ramassera les restes de nourriture dans 12 paniers), nous sommes passés au pain qui demeure dans la vie éternelle, puis au pain de Dieu qui descend du ciel et qui donne la vie au monde, puis on aura le pain de vie, puis le pain vivant qui vivra pour l’éternité, pour en arriver à la chair qui se fait pain, donnée pour que le monde ait la vie.
Si on revient au prologue, le verbe s’est fait chair et la chair s’est faite pain.
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