Le sarment et la vigne

Evangile selon St. Jean 15, 1-8
mai 21, 2025

Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de fruit, il l’enlève, et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il en porte davantage encore.

Déjà vous êtes émondés par la parole que je vous ai dite.

Demeurez en moi comme je demeure en vous ! De même que le sarment, s’il ne demeure sur la vigne, ne peut de lui-même porter du fruit, ainsi vous non plus si vous ne demeurez en moi.

Je suis la vigne, vous êtes les sarments : celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là portera du fruit en abondance car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.

Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, il se dessèche, puis on les ramasse, on les jette au feu et ils brûlent. Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et cela vous arrivera.

Ce qui glorifie mon Père, c’est que vous portiez du fruit en abondance et que vous soyez pour moi des disciples.

Commentaire

Le passage 15.1/16.33 est le 2ème discours d’adieu.

Nous démarrons une seconde partie de l’évangile de Jean, qui va regrouper les chapitres 15 et 16. La vigne est un must biblique que l’on retrouve dans la Genèse, ainsi que dans le Psaume 80.9 « La vigne que tu as retirée d'Egypte, tu l'as replantée en chassant des nations ; tu as déblayé le sol devant elle, pour qu'elle prenne racine et remplisse le pays. Son ombre couvrait les montagnes, et ses pampres, les cèdres divins » ; aussi dans Esaïe 5.1 « Que je chante pour mon ami, le chant du bien-aimé et de sa vigne : Mon bien-aimé avait une vigne sur un coteau plantureux…La vigne du SEIGNEUR, le tout-puissant, c'est la maison d'Israël, et les gens de Juda sont le plant qu'il chérissait. Il en attendait le droit, et c'est l'injustice. Il en attendait la justice, et il ne trouve que les cris des malheureux » ; dans Jérémie 2.21 « Moi, je t'avais plantée, vignoble de choix, tout entier en cépage franc. Comment as-tu dégénéré en vigne inconnue aux fruits infects ?» ;  ou dans Ezéchiel 15, 1 « en quoi le bois de la vigne serait-il meilleur que tous les autres bois ». Dans l’ancien Testament, la vigne est le peuple d’Israël infidèle, Dieu le propriétaire qui est déçu de ne voir pas pousser de belles grappes et les prêtres sont les vignerons auxquels Dieu avait confié sa vigne et qui se sont avérés incapables d’en faire quelque chose. Jean transforme un peu le concept, la vigne devenant Jésus, Dieu le vigneron et les disciples en étant les sarments ; c’est la mise en avant de l’amour mutuel comme matériau de base à l’établissement des normes de la vie en communauté.

Les synoptiques ont aussi utilisé l’image de la vigne pour la parabole des vignerons meurtriers ( M12, Mt 21 et Lc 20) pour montrer que la communauté juive qui fait mourir le fils du propriétaire (Jésus Fils de Dieu, lui-même propriétaire de la vigne) sera bientôt remplacée par une autre église ; on en profitera pour aller chercher la pierre angulaire…

L’œuvre de Jean a ceci de particulier qu’elle développe une métaphore en 2 dimensions : une dimension verticale vigne/vigneron/sarment (qui correspond à Jésus/Dieu/disciples) et une dimension horizontale sarments/vigne (correspondant au couple Jésus/disciples). Il y a un appel à la fidélité du lien, la séparation conduit à la stérilité. L’objectif n’est plus de porter du fruit mais de porter ENCORE PLUS de fruits. Il y a donc un besoin d’émonder, de retirer ce qui ne donne pas de fruit pour optimiser la croissance globale de fruits dans la vigne.

Dans ce passage, Jésus explique que ceux à qui il s’adresse ont déjà été choisis pour porter plus de fruits, ils ne courent plus le risque d’être rejetés (la fameuse pré-élection du Père). On comprend aussi que la fameuse immanence réciproque qui liait le père et le fils lie maintenant le fils et les disciples.

Si nous relisons ce texte dans le contexte d’une communauté johannique qui se divise à cause de l’influence du mouvement gnostique (un Jésus sans nature humaine), alors on comprend la nécessité de toujours se référer à la parole de Jésus et des Ecritures, et qu’il y a un risque d’expulsion pour ceux qui prétendent le contraire (attention, les autodafés n’ont débuté qu’en 1200).

Rester fidèle à la parole garantit l’exaucement de la prière, pour peu que celle-ci reflète la volonté du Père. C’est sa parole qui va former nos désirs et notre volonté à l’appliquer et à la transmettre.

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