Et ta soeur?

Gn 12, 10-20
janvier 15, 2024

Il y eut une famine dans le pays et Abram descendit en Egypte pour y séjourner car la famine sévissait sur le pays. Or, au moment d’atteindre l’Egypte, il dit à sa femme Saraï : « Vois, je sais bien que tu es une femme belle à voir. Alors, quand les Egyptiens te verront et diront : “C’est sa femme”, ils me tueront et te laisseront en vie. Dis, je te prie, que tu es ma sœur pour que l’on me traite bien à cause de toi et que je reste en vie grâce à toi. »

De fait, quand Abram atteignit l’Egypte, les Egyptiens virent que cette femme était fort belle. Des officiers du Pharaon la regardèrent, chantèrent ses louanges au Pharaon, et cette femme fut prise pour sa maison. A cause d’elle, on traita bien Abram qui reçut petit et gros bétail, ânes, esclaves et servantes, ânesses et chameaux.

Mais le SEIGNEUR infligea de grands maux au Pharaon et à sa maison à cause de Saraï, la femme d’Abram. Le Pharaon convoqua Abram pour lui dire : « Que m’as-tu fait là ! Pourquoi ne m’as-tu pas déclaré qu’elle était ta femme ? Pourquoi m’as-tu dit : “C’est ma sœur” ? Et je me la suis attribuée pour femme. Maintenant, voici ta femme, reprends-la et va-t’en ! »

Le Pharaon ordonna à ses gens de le renvoyer, lui, sa femme, et tout ce qu’il possédait, 

Commentaire

Nous allons trouver cette histoire 3 fois dans la Genèse, elle a beaucoup plu aux anciens. En Gn 20, 1-18, avec Abraham encore qui nous dira que Saraï était en fait sa demi-sœur, et en Gn 26, ce sera la même histoire avec Isaac et Rebecca. A l’époque, il n’était pas forcément courant de recevoir des étrangers sur ses terres, et les rois avaient pour habitude de chercher à établir de bonnes relations avec les visiteurs, souvent en annexant une des jeunes femmes qui pourraient être une sœur ou une fille de l’étranger ; les harems étaient souvent plus diplomatiques que réellement sensuels.

Piquer la femme de l’étranger, cela ne se faisait pas, ou alors, il fallait tuer le mari, ce que fera le roi David avec Uri le Hittite en 2 Samuel 11-12 par exemple. Abram n’est pas fou, il voit bien venir le danger parce que sa femme est belle : si le Pharaon le découvre, il va vouloir se l’offrir et pour cela ne va pas hésiter à occire notre Abram adoré.

D’où le stratagème, qui fonctionne assez bien : le Pharaon va en effet vouloir Saraï et donner de nombreux cadeaux en échange à Abram. Mais au moment de passer à l’acte, Dieu va protéger Saraï et révéler l’embrouille. Abram va lui aussi se faire expulser.

Le narrateur ne fera aucun commentaire, ne va pas nous dire si Abram s’est montré malin ou au contraire peureux et dégonflé.

Les textes anciens nous montrent qu’il y a toujours eu un micmac entre les appellations « épouse » et « sœur », les Pharaons donnaient souvent le nom de sœur à leur épouse préférée.

Le texte en fait cherche à nous montrer deux choses :

  • D’une part, qu’il est dangereux de passer la frontière et qu’en Egypte, le peuple de Dieu n’est pas à l’abri ; certes il y avait famine en Palestine, mais en tout cas, il vaut mieux éviter d’aller là-bas car à la fin on se fait éjecter.
  • D’autre part, que Dieu n’est pas dupe. Abram s’est montré un homme assez clairvoyant certes, mais ce qui est certain, c’est qu’il n’a pas fait pait confiance en Dieu alors que celui-ci venait de lui faire 3 promesses, dont celle d’une longue descendance. Abram n’a pas hésité un instant à mettre Saraï en danger pour sauver sa peau, ce qui n’est pas très galant quand même.

Il a donc fallu que Dieu vienne à la rescousse de Saraï qu’Abram avait en fait lâchement abandonnée.

Je n’aurais pas voulu être à la place d’Abram au moment du petit-déjeuner suivant…

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