Nous allons sauter le Jn 15, 12-17 du programme, car nous avons déjà lu ce passage dans lequel Jésus explique que les serviteurs deviennent des amis dès lors qu’on leur a transmis l’objectif à atteindre.
Nous abordons aujourd’hui le thème de la haine du monde. Jusqu’ici, Jésus a bien insisté sur l’importance de structurer la communauté des disciples sur l’amour mutuel et réciproque, un amour tourné vers le service. Cette vie en amour sera motif d’amour et de joie pour le Père comme pour le Fils, mais ce sera aussi un signe distinctif pour le monde : c’est en voyant leur amour fraternel que le monde reconnaitra les chrétiens.
En fait, ça ne va pas se passer comme cela : le monde va haïr Jésus et cette haine va perdurer bien au-delà de la vie de Jésus, sa communauté va aussi en faire les frais par une communauté de destin entre le maître et les disciples devenus amis certes, mais qui vont écoper du traitement réservé au maître.
Il faut bien entendu replacer ce passage dans le contexte de l’année 90, alors que la guerre entre les juifs et les chrétiens fait rage. La communauté johannique, quoique séparée de la communauté principale de Pierre, est elle aussi sous le feu des attaques de l’organisation juive. Jean semble suggérer que la raison évidente de la discorde vient du fait que la communauté chrétienne refuse de se soumettre aux injonctions des prêtres et des rabbins juifs : ceux-ci ont clairement demandé aux judéo-chrétiens, à ceux qui peut-être suivaient les deux cultes, de faire un choix entre l’église et la synagogue. Un choix qui va plus loin que la simple appartenance à une paroisse : décider de ne pas être juif en Israël est encore aujourd’hui, une aventure assez dangereuse et difficile. Et il semble que les juifs s’attendaient à ce que les chrétiens, lassés de ces guerres stérile, baissent les bras et décident de rejoindre leurs communautés anciennes.
Dans le dernier verset, Jean va revenir sur la raison profonde de la mésentente, voire du schisme : les juifs ne veulent pas reconnaître Jésus comme Fils de Dieu, c’est une question d’identité. Il s’agit donc d’un désaccord profond qui va se perpétuer : si les judéo-chrétiens s’entêtent à penser que Jésus est fils de Dieu, alors on ne parle plus du même Dieu, alors il faut que les cultes se séparent, voire se combattent.
On pense qu’Etienne va être exécuté en martyr dès l’an 31 (éventuellement 39) et il faisait partie de ces judéo-chrétiens qui ont osé affirmer devant le Sanhédrin que la foi en Jésus était tout-à-fait compatible avec la foi juive. Il louait Dieu, Moïse, la Loi et le Temple tout en clamant que Dieu n’habitait pas dans les demeures humaines…cela lui a coûté la vie.
On comprend mieux maintenant l’emploi du mot « haine » plutôt que discorde.
Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï le premier.
Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui lui appartiendrait ; mais vous n’êtes pas du monde : c’est moi qui vous ai mis à part du monde et voilà pourquoi le monde vous hait.
Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : “Le serviteur n’est pas plus grand que son maître” ; s’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi ; s’ils ont observé ma parole, ils observeront aussi la vôtre.
Tout cela, ils vous le feront à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé.
Commentaire
Nous allons sauter le Jn 15, 12-17 du programme, car nous avons déjà lu ce passage dans lequel Jésus explique que les serviteurs deviennent des amis dès lors qu’on leur a transmis l’objectif à atteindre.
Nous abordons aujourd’hui le thème de la haine du monde. Jusqu’ici, Jésus a bien insisté sur l’importance de structurer la communauté des disciples sur l’amour mutuel et réciproque, un amour tourné vers le service. Cette vie en amour sera motif d’amour et de joie pour le Père comme pour le Fils, mais ce sera aussi un signe distinctif pour le monde : c’est en voyant leur amour fraternel que le monde reconnaitra les chrétiens.
En fait, ça ne va pas se passer comme cela : le monde va haïr Jésus et cette haine va perdurer bien au-delà de la vie de Jésus, sa communauté va aussi en faire les frais par une communauté de destin entre le maître et les disciples devenus amis certes, mais qui vont écoper du traitement réservé au maître.
Il faut bien entendu replacer ce passage dans le contexte de l’année 90, alors que la guerre entre les juifs et les chrétiens fait rage. La communauté johannique, quoique séparée de la communauté principale de Pierre, est elle aussi sous le feu des attaques de l’organisation juive. Jean semble suggérer que la raison évidente de la discorde vient du fait que la communauté chrétienne refuse de se soumettre aux injonctions des prêtres et des rabbins juifs : ceux-ci ont clairement demandé aux judéo-chrétiens, à ceux qui peut-être suivaient les deux cultes, de faire un choix entre l’église et la synagogue. Un choix qui va plus loin que la simple appartenance à une paroisse : décider de ne pas être juif en Israël est encore aujourd’hui, une aventure assez dangereuse et difficile. Et il semble que les juifs s’attendaient à ce que les chrétiens, lassés de ces guerres stérile, baissent les bras et décident de rejoindre leurs communautés anciennes.
Dans le dernier verset, Jean va revenir sur la raison profonde de la mésentente, voire du schisme : les juifs ne veulent pas reconnaître Jésus comme Fils de Dieu, c’est une question d’identité. Il s’agit donc d’un désaccord profond qui va se perpétuer : si les judéo-chrétiens s’entêtent à penser que Jésus est fils de Dieu, alors on ne parle plus du même Dieu, alors il faut que les cultes se séparent, voire se combattent.
On pense qu’Etienne va être exécuté en martyr dès l’an 31 (éventuellement 39) et il faisait partie de ces judéo-chrétiens qui ont osé affirmer devant le Sanhédrin que la foi en Jésus était tout-à-fait compatible avec la foi juive. Il louait Dieu, Moïse, la Loi et le Temple tout en clamant que Dieu n’habitait pas dans les demeures humaines…cela lui a coûté la vie.
On comprend mieux maintenant l’emploi du mot « haine » plutôt que discorde.
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