Le chapitre 6 de l’évangile de Jean est celui du « pain de vie » et le passage que nous lisons aujourd’hui est le récit du miracle à partir duquel l’évangéliste va développer son discours sur le pain de vie. Pour Jean, l’important n’est pas tant le signe en lui-même que les réactions de ceux qui l’observent, ce que nous verrons la semaine prochaine. L’idée principale est que seul Dieu peut donner en abondance ce dont le peuple a besoin.
Le texte de Jean 6 est très proche de la multiplication des pains de Marc 8, 6-7. Il est fortement inspiré de 2 Rois 4. 42-44 « Un homme vint de Baal-Shalisha et apporta à l'homme de Dieu du pain de prémices : vingt pains d'orge et de blé nouveau dans un sac. Elisée dit : « Distribue-les aux gens et qu'ils mangent ! » Son serviteur répondit : « Comment pourrais-je en distribuer à cent personnes ? » Il dit : « Distribue-les aux gens et qu'ils mangent ! Ainsi parle le SEIGNEUR : “On mangera et il y aura des restes.” » Le serviteur fit la distribution en présence des gens ; ils mangèrent et il y eut des restes selon la parole du SEIGNEUR.
La scène a probablement eu lieu selon la critique historique : elle est rapportée dans de nombreux textes, il est donc fort probable qu’il y ait eu un (ou plusieurs) grand déjeuner organisé par Jésus, un pic-nic géant sur une colline.
Si ce texte est important, c’est parce qu’il n’y a pas chez Jean de cène au sens propre du terme, cad de repas avec l’institution de l’eucharistie ; il y a bien un dernier repas chez Jean, mais on y fait le lavement des pieds et il n’y a aucune description de la consécration. Il faut noter que la description du rite de bénédiction que fait Jésus correspond exactement au rite des repas festifs dans la tradition juive, avec du pain rompu et des coupes de vin partagées. Il y a quelques différences entre le texte de Jean et celui des synoptiques, mais elles sont pour la plupart destinées à montrer la volonté de Jésus d’aller vers son destin, sans l’aide de personne. On se souviendra que c’est parce qu’il répète ces gestes de maître de maison à Emmaüs que les pèlerins le reconnaîtront.
Il convient de noter que tout comme à Cana, Jésus a une forte sensibilité sur les besoins matériels des personnes : à Cana il n’y avait plus rien à boire, ici Jésus se préoccupe à l’avance de ce que les gens vont avoir besoin de manger. Si le problème est bien humain, Jésus va y apporter des réponses très divines ; on comprend bien que les solutions (tout-à-fait humaines) de Philippe ne peuvent pas servir.
Ne sautons surtout pas à la solution du texte, en réfléchissant comment cela aurait pu se produire, les questions de la production de matière, etc…Certains ont remplis des pages pour comprendre pourquoi Jésus faisait asseoir les gens dans l’herbe, tout cela n’a aucune importance. Ce passage ne sert qu’à nous dire que seul Dieu connaît le besoin des hommes, et qu’il est le seul a pouvoir donner en abondance une réponse à ces besoins. Jean a un chapitre complet pour nous expliquer ce qui en découle.
Après cela, Jésus passa sur l’autre rive de la mer de Galilée, dite encore de Tibériade. Une grande foule le suivait parce que les gens avaient vu les signes qu’il opérait sur les malades. C’est pourquoi Jésus gravit la montagne et s’y assit avec ses disciples. C’était peu avant la Pâque qui est la fête des Juifs.
Or, ayant levé les yeux, Jésus vit une grande foule qui venait à lui. Il dit à Philippe : « Où achèterons-nous des pains pour qu’ils aient de quoi manger ? » En parlant ainsi il le mettait à l’épreuve ; il savait, quant à lui, ce qu’il allait faire.
Philippe lui répondit : « Deux cents deniers de pain ne suffiraient pas pour que chacun reçoive un petit morceau. »
Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un garçon qui possède cinq pains d’orge et deux petits poissons ; mais qu’est-ce que cela pour tant de gens ? »
Jésus dit : « Faites-les asseoir. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc ; ils étaient environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains, il rendit grâce et les distribua aux convives. Il fit de même avec les poissons ; il leur en donna autant qu’ils en désiraient. Lorsqu’ils furent rassasiés, Jésus dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux qui restent, de sorte que rien ne soit perdu. »
Ils les rassemblèrent et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge qui étaient restés à ceux qui avaient mangé.
A la vue du signe qu’il venait d’opérer, les gens dirent : « Celui-ci est vraiment le Prophète, celui qui doit venir dans le monde. » Mais Jésus, sachant qu’on allait venir l’enlever pour le faire roi, se retira à nouveau, seul, dans la montagne.
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Le chapitre 6 de l’évangile de Jean est celui du « pain de vie » et le passage que nous lisons aujourd’hui est le récit du miracle à partir duquel l’évangéliste va développer son discours sur le pain de vie. Pour Jean, l’important n’est pas tant le signe en lui-même que les réactions de ceux qui l’observent, ce que nous verrons la semaine prochaine. L’idée principale est que seul Dieu peut donner en abondance ce dont le peuple a besoin.
Le texte de Jean 6 est très proche de la multiplication des pains de Marc 8, 6-7. Il est fortement inspiré de 2 Rois 4. 42-44 « Un homme vint de Baal-Shalisha et apporta à l'homme de Dieu du pain de prémices : vingt pains d'orge et de blé nouveau dans un sac. Elisée dit : « Distribue-les aux gens et qu'ils mangent ! » Son serviteur répondit : « Comment pourrais-je en distribuer à cent personnes ? » Il dit : « Distribue-les aux gens et qu'ils mangent ! Ainsi parle le SEIGNEUR : “On mangera et il y aura des restes.” » Le serviteur fit la distribution en présence des gens ; ils mangèrent et il y eut des restes selon la parole du SEIGNEUR.
La scène a probablement eu lieu selon la critique historique : elle est rapportée dans de nombreux textes, il est donc fort probable qu’il y ait eu un (ou plusieurs) grand déjeuner organisé par Jésus, un pic-nic géant sur une colline.
Si ce texte est important, c’est parce qu’il n’y a pas chez Jean de cène au sens propre du terme, cad de repas avec l’institution de l’eucharistie ; il y a bien un dernier repas chez Jean, mais on y fait le lavement des pieds et il n’y a aucune description de la consécration. Il faut noter que la description du rite de bénédiction que fait Jésus correspond exactement au rite des repas festifs dans la tradition juive, avec du pain rompu et des coupes de vin partagées. Il y a quelques différences entre le texte de Jean et celui des synoptiques, mais elles sont pour la plupart destinées à montrer la volonté de Jésus d’aller vers son destin, sans l’aide de personne. On se souviendra que c’est parce qu’il répète ces gestes de maître de maison à Emmaüs que les pèlerins le reconnaîtront.
Il convient de noter que tout comme à Cana, Jésus a une forte sensibilité sur les besoins matériels des personnes : à Cana il n’y avait plus rien à boire, ici Jésus se préoccupe à l’avance de ce que les gens vont avoir besoin de manger. Si le problème est bien humain, Jésus va y apporter des réponses très divines ; on comprend bien que les solutions (tout-à-fait humaines) de Philippe ne peuvent pas servir.
Ne sautons surtout pas à la solution du texte, en réfléchissant comment cela aurait pu se produire, les questions de la production de matière, etc…Certains ont remplis des pages pour comprendre pourquoi Jésus faisait asseoir les gens dans l’herbe, tout cela n’a aucune importance. Ce passage ne sert qu’à nous dire que seul Dieu connaît le besoin des hommes, et qu’il est le seul a pouvoir donner en abondance une réponse à ces besoins. Jean a un chapitre complet pour nous expliquer ce qui en découle.
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