Nous allons comprendre aujourd’hui en quoi consiste la prière à Dieu annoncée par Jésus hier concernant la communauté qu’il va laisser : la maintenir unie en dépit de l’agressivité du monde.
On revient à nouveau au concept de la pré-élection : le Père en a appelé un certain nombre à venir s’agglomérer au Fils pour entendre son enseignement, constater les œuvres et comprendre que Jésus est effectivement le fils du Dieu que prient les juifs. Le groupe, encore une fois sélectionné par le Père, s’est créé autour de la parole du fils avec comme signe extérieur, on s’en souvient, l’amour mutuel et réciproque entre les membres. Jésus les envoie en mission dans le monde pour continuer son œuvre de communication de la parole, tout en sachant qu’à la fois l’amour ostentatoire et la parole elle-même vont attiser la haine du monde. Pour s’en persuader il n’y a qu’à observer la réaction du monde juif lorsque Jésus parle de nettoyer la loi des ajouts rabbiniques faits au cours du temps.
Jésus s’inquiète à juste titre : il est bien conscient que sa présence elle-même est un ciment pour la communauté et que les tentations de disputes sont nombreuses (on se souvient de ceux qui courent à la gloire, de ceux qui s’assoupissent sans parler de celui qui trahit et de celui qui renie). Si le groupe se montrait uni c’est bien grâce à la présence rassurante et dynamisante de Jésus ; une fois partie, les vieilles rivalités vont-elles se réveiller ? Au sein même de la communauté johannique, le mouvement gnostique fait pression pour s’éloigner de la parole originale.
Or cette parole est pour Jean la vérité, Jésus est l’unique point de passage vers le Père. Qui veut devenir saint (être consacré) doit obligatoirement passer par cette parole et ne pas s’en éloigner.
Alors que selon les synoptiques Jésus demandait à son père la possibilité de « passer à côté de cette coupe », chez Jean, Jésus n’a qu’une pensée protectrice pour les siens. Il ne cherche aucunement à sauver sa peau, il est tout entier à sauver celle de ses amis.
Maintenant que nous avons plus ou moins 2.000 ans de recul sur cette prière, qu’en penser ? L’unité s’est-elle maintenue ? Pas forcément si on compte le nombre de chapelles chrétiennes sur la planète. Mais quand même, on sait bien pour l’avoir un peu mesuré que l’histoire montre que les phases d’expansion chrétienne correspondent aux moments de crise : les grandes guerres, la peste, le Covid…C’est bien quand l’homme se sent attaqué dans sa pérennité qu’il a tendance à chercher Dieu.
La parole d’espoir de Jésus (qu’elle soit le message d’amour ou le message de résurrection) a joué et joue encore pleinement son rôle. C’est en ce sens que le chrétien est protégé par la parole, ce qui le met un peu à part (le sens du mot consacré) parce que donnant de l’importance (le sens du mot glorifier) au nom de Dieu.
Père saint, garde-les en ton nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous sommes un.
Lorsque j’étais avec eux, je les gardais en ton nom que tu m’as donné ; je les ai protégés et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, en sorte que l’Ecriture soit accomplie. Maintenant je vais à toi et je dis ces paroles dans le monde pour qu’ils aient en eux ma joie dans sa plénitude.
Je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde.
Je ne te demande pas de les ôter du monde, mais de les garder du Mauvais.
Ils ne sont pas du monde comme je ne suis pas du monde.
Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité.
Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les envoie dans le monde.
Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu’ils soient eux aussi consacrés par la vérité.
Commentaire
Nous allons comprendre aujourd’hui en quoi consiste la prière à Dieu annoncée par Jésus hier concernant la communauté qu’il va laisser : la maintenir unie en dépit de l’agressivité du monde.
On revient à nouveau au concept de la pré-élection : le Père en a appelé un certain nombre à venir s’agglomérer au Fils pour entendre son enseignement, constater les œuvres et comprendre que Jésus est effectivement le fils du Dieu que prient les juifs. Le groupe, encore une fois sélectionné par le Père, s’est créé autour de la parole du fils avec comme signe extérieur, on s’en souvient, l’amour mutuel et réciproque entre les membres. Jésus les envoie en mission dans le monde pour continuer son œuvre de communication de la parole, tout en sachant qu’à la fois l’amour ostentatoire et la parole elle-même vont attiser la haine du monde. Pour s’en persuader il n’y a qu’à observer la réaction du monde juif lorsque Jésus parle de nettoyer la loi des ajouts rabbiniques faits au cours du temps.
Jésus s’inquiète à juste titre : il est bien conscient que sa présence elle-même est un ciment pour la communauté et que les tentations de disputes sont nombreuses (on se souvient de ceux qui courent à la gloire, de ceux qui s’assoupissent sans parler de celui qui trahit et de celui qui renie). Si le groupe se montrait uni c’est bien grâce à la présence rassurante et dynamisante de Jésus ; une fois partie, les vieilles rivalités vont-elles se réveiller ? Au sein même de la communauté johannique, le mouvement gnostique fait pression pour s’éloigner de la parole originale.
Or cette parole est pour Jean la vérité, Jésus est l’unique point de passage vers le Père. Qui veut devenir saint (être consacré) doit obligatoirement passer par cette parole et ne pas s’en éloigner.
Alors que selon les synoptiques Jésus demandait à son père la possibilité de « passer à côté de cette coupe », chez Jean, Jésus n’a qu’une pensée protectrice pour les siens. Il ne cherche aucunement à sauver sa peau, il est tout entier à sauver celle de ses amis.
Maintenant que nous avons plus ou moins 2.000 ans de recul sur cette prière, qu’en penser ? L’unité s’est-elle maintenue ? Pas forcément si on compte le nombre de chapelles chrétiennes sur la planète. Mais quand même, on sait bien pour l’avoir un peu mesuré que l’histoire montre que les phases d’expansion chrétienne correspondent aux moments de crise : les grandes guerres, la peste, le Covid…C’est bien quand l’homme se sent attaqué dans sa pérennité qu’il a tendance à chercher Dieu.
La parole d’espoir de Jésus (qu’elle soit le message d’amour ou le message de résurrection) a joué et joue encore pleinement son rôle. C’est en ce sens que le chrétien est protégé par la parole, ce qui le met un peu à part (le sens du mot consacré) parce que donnant de l’importance (le sens du mot glorifier) au nom de Dieu.
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