Nous abordons aujourd’hui un grand passage appelé le discours d’adieu qui va nous mener jusqu’en Jn 16,33. Il s’agit d’un exercice classique de la philosophie grecque : quand une personne sait que sa fin est proche, celle-ci s’adresse à ceux qui restent pour leur transmettre un certain nombre de clefs et de sagesses, mais aussi pour trouver un narratif à sa vie qui s’achève, y mettre un rôle dans le temps qui court et préparer la vie des proches. Dans le cas de cet évangile, le passage original (13.31-14.31) que l’on pourrait nommer « le lieu du départ, croire et aimer » va être repris deux fois en deux vagues successives, une 2ème version en 15.1-16.3 (s’aimer au cœur des conflits) puis une 3ème de Jn 16.4-33(l’heure du départ, joie et douleur).
Concernant la 1ère rédaction de ce discours, nous sommes déjà passés par le chapitre 14 pour aborder la question de l’immanence réciproque (Jn 14, 6-14). Dans plusieurs apocalypses juives (2 Hénoch et 4 Esdras), on a l’image du fils de l’homme qui vient récupérer ses fidèle pour les emmener dans les demeures célestes. En la réutilisant ici, Jean donne un sens à la mort de Jésus, celui-ci part préparer une seconde étape qui sera celle du retour de Jésus (la parousie) pour emmener ses disciples avec lui.
L’intervention de Thomas fait sourire « montre-nous le chemin » ; nous avons déjà vu que dans le passage suivant ce sera Philippe qui dire « montre-nous le Père (Jn 14.8)
Le dernier verset est une construction propre de Jean qui a repris une tradition connue de la Sagesse « le suis le chemin » pour y ajouter la vérité et la vie. Ce n’est pas « je suis le chemin que vous mènera à la vérité et à la vie » ; ce n’est pas non plus « je connais la vérité quant au chemin qui mène à la vie ». Il s’agit bien d’un triple constat d’exclusivité qui vient compléter le « Je suis qui je suis » de l’Exode 3.14. Je suis le seul chemin qui mène à Dieu, car je suis le seul berger capable de faire courir mes brebis sur le sentier qui mène au frais pâturage. Je suis le seul qui dise la vérité car ce que je dis vient du Père. Je suis le pain de vie. Je suis la vie car car en trouvant l’herbe dont elles ont besoin, mes brebis restent en vie, le concept de Dieu n’est pas une idée en l’air, Dieu est complètement inclus dans la vie de tous.
Jésus, point de passage obligé.
Que votre cœur ne se trouble pas : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de demeures : sinon vous aurais-je dit que j’allais vous préparer le lieu où vous serez ?
Lorsque je serai allé vous le préparer, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, si bien que là où je suis, vous serez vous aussi. Quant au lieu où je vais, vous en savez le chemin.
Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas, comment en connaîtrions-nous le chemin ? »
Jésus lui dit : « Je suis le chemin et la vérité et la vie. Personne ne va au Père si ce n’est par moi.
Commentaire
Nous abordons aujourd’hui un grand passage appelé le discours d’adieu qui va nous mener jusqu’en Jn 16,33. Il s’agit d’un exercice classique de la philosophie grecque : quand une personne sait que sa fin est proche, celle-ci s’adresse à ceux qui restent pour leur transmettre un certain nombre de clefs et de sagesses, mais aussi pour trouver un narratif à sa vie qui s’achève, y mettre un rôle dans le temps qui court et préparer la vie des proches. Dans le cas de cet évangile, le passage original (13.31-14.31) que l’on pourrait nommer « le lieu du départ, croire et aimer » va être repris deux fois en deux vagues successives, une 2ème version en 15.1-16.3 (s’aimer au cœur des conflits) puis une 3ème de Jn 16.4-33(l’heure du départ, joie et douleur).
Concernant la 1ère rédaction de ce discours, nous sommes déjà passés par le chapitre 14 pour aborder la question de l’immanence réciproque (Jn 14, 6-14). Dans plusieurs apocalypses juives (2 Hénoch et 4 Esdras), on a l’image du fils de l’homme qui vient récupérer ses fidèle pour les emmener dans les demeures célestes. En la réutilisant ici, Jean donne un sens à la mort de Jésus, celui-ci part préparer une seconde étape qui sera celle du retour de Jésus (la parousie) pour emmener ses disciples avec lui.
L’intervention de Thomas fait sourire « montre-nous le chemin » ; nous avons déjà vu que dans le passage suivant ce sera Philippe qui dire « montre-nous le Père (Jn 14.8)
Le dernier verset est une construction propre de Jean qui a repris une tradition connue de la Sagesse « le suis le chemin » pour y ajouter la vérité et la vie. Ce n’est pas « je suis le chemin que vous mènera à la vérité et à la vie » ; ce n’est pas non plus « je connais la vérité quant au chemin qui mène à la vie ». Il s’agit bien d’un triple constat d’exclusivité qui vient compléter le « Je suis qui je suis » de l’Exode 3.14. Je suis le seul chemin qui mène à Dieu, car je suis le seul berger capable de faire courir mes brebis sur le sentier qui mène au frais pâturage. Je suis le seul qui dise la vérité car ce que je dis vient du Père. Je suis le pain de vie. Je suis la vie car car en trouvant l’herbe dont elles ont besoin, mes brebis restent en vie, le concept de Dieu n’est pas une idée en l’air, Dieu est complètement inclus dans la vie de tous.
Jésus, point de passage obligé.
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