Se dessaisir de sa vie

Jn 10, 11-18
avril 21, 2024

 « Je suis le bon berger : le bon berger se dessaisit de sa vie pour ses brebis. Le mercenaire, qui n’est pas vraiment un berger et à qui les brebis n’appartiennent pas, voit-il venir le loup, il abandonne les brebis et prend la fuite ; et le loup s’en empare et les disperse. C’est qu’il est mercenaire et que peu lui importent les brebis.

Je suis le bon berger, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme mon Père me connaît et que je connais mon Père ; et je me dessaisis de ma vie pour les brebis.

J’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos et celles-là aussi, il faut que je les mène ; elles écouteront ma voix et il y aura un seul troupeau et un seul berger.

Le Père m’aime parce que je me dessaisis de ma vie pour la reprendre ensuite. Personne ne me l’enlève mais je m’en dessaisis de moi-même ; j’ai le pouvoir de m’en dessaisir et j’ai le pouvoir de la reprendre : tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

Commentaire

Je ne sais pas si c’est parce que nous sommes dimanche, mais l’église a décidé de détricoter le chapitre 10 en nous mettant 11/17 aujourd’hui et 1/10 demain…Pour la première fois dans cette énumération de comparaisons censées nous montrer l’identité de Jésus, celui-ci prend enfin un visage humain : le berger est plus parlant que la lumière, le pain ou la porte.

Le concept du berger est largement déployé dans l’Ancien Testament avec Dieu comme le bon et les rois d’Israël comme les méchants (ou les mauvais). On trouve cela en Ezéchiel, mais le bon berger de Jean va plus loin que celui d’Ezéchiel, il va jusqu’à donner sa vie. La différence entre ce bon berger qu’est Jésus et un berger ordinaire (le terme mercenaire signifie professionnel, qui se loue à l’un ou à l’autre des propriétaires de troupeaux) est d’une part la connaissance intime et réciproque de ses brebis, calquée sur le relation du père et du fils, et aussi sur le fait que ce berger est prêt à donner sa vie au profit de ses brebis.

Il y a bien entendu quelques sous-entendus. Si les loups de l’Ancien Testament sont les ennemis du peuple d’Israël, ils sont plutôt dans le Nouveau Testament des prêcheurs hérétiques qui mettent en péril l’unité de la communauté (on se souvient que dans l’église de Jean, ces hérétiques sont des gnostiques qui refusent l’humanité de Jésus). Les deux troupeaux qui vont se fusionner sont certainement les pagano-chrétiens et les judéo-chrétiens. Se dessaisir de sa vie dans la littérature de Jean signifie la croix, et Jean laisse entendre que la mort du Christ ne lui fut pas imposée par le Père, mais qu’elle fut un choix volontaire du fils (nous avons souvent évoqué le caractère volontaire de Jésus vers sa passion).

On remarquera aussi que Jean nous présente la mort sur la croix (se dessaisir de sa vie) en même temps que la résurrection (la reprendre). Nous sommes juste avant le chapitre 11 et Lazare, cette notion du pouvoir de reprendre la vie prend toute sa valeur.

Ezéchiel laissait entendre que de la qualité du berger dépend le destin des brebis. En ces jours qui nous montrent un Pape fatigué et des cinglés qui se disent animés de la passion de Dieu, je crains que ce ne soit encore très vrai.

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