Heureux le sein !

Pas grand-chose à dire sur ce passage que nous avons lu au milieu du mois d’août dernier. Il se trouve au milieu de la foule qui vient d’entendre la défense de Jésus contre des attaques de magie, une femme (eh oui, il y a des femmes qui écoutent Jésus) pour avaliser cette défense, la comprendre et marquer un certain enthousiasme ; il est intéressant de voir que Luc (et lui seulement) choisit l’expression d’une femme pour encourager Jésus. Où sont passés les hommes ? Que rien ne vienne des pharisiens, on peut comprendre après ce que vient de leur servir Jésus. Mais les disciples ? Mais les paiens ? On devrait ajouter cette femme à la liste de celles qui accompagnaient Jésus, car pour prendre la parole et pour défendre celui qui vient de parler au milieu d’une foule d’hommes peu convaincus, il faut un certain courage, à une époque où je le redis, la femme compte peu.

Le message de ce passage est de nous dire que l’écoute de la parole passe avant l’organisation des hommes, que la priorité doit aller à l’envie de la foi plus qu’au respect des traditions familiales. On risque de passer trop vite sur ce verset qui peut paraître banal pour une oreille attentive à l’exceptionnel. On sous-estime l’impact du changement de religion pour la structure familiale, alors qu’encore de nos jours, certains choix secouent violemment une structure de relations familiales que l’on pensait solide, voire indestructible. Mais qu’en est-il quand un jeune de famille catholique choisit de se convertir à l’Islam ? Qu’en est-il lorsqu’un jeune protestant devient catholique ? et qu’en est-il lorsqu’un jeune athée demande à se faire baptiser ?

Vu comme cela, ce verset 28 n’a rien d’anodin.