Le denier de César

Mc 12, 13-17
juin 6, 2023

Ils envoient auprès de Jésus quelques Pharisiens et quelques Hérodiens pour le prendre au piège en le faisant parler.

Ils viennent lui dire : « Maître, nous savons que tu es franc et que tu ne te laisses pas influencer par qui que ce soit : tu ne tiens pas compte de la condition des gens, mais tu enseignes les chemins de Dieu selon la vérité. Est-il permis, oui ou non, de payer le tribut à César ? Devons-nous payer ou ne pas payer ? »

Mais lui, connaissant leur hypocrisie, leur dit : « Pourquoi me tendez-vous un piège ? Apportez-moi une pièce d’argent, que je voie ! » Ils en apportèrent une. Jésus leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » Ils lui répondirent : « De César. »

Jésus leur dit : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils restaient à son propos dans un grand étonnement.

Commentaire

Ce passage contient une phrase si connue qu’elle sera la base de toute réflexion politique sur la séparation des pouvoirs entre l’Eglise et le pouvoir civil au cours des années.

Le tribut est un impôt instauré par Pompée en -63 et qui va se maintenir tout au long de l’invasion romaine. Si au début elle était recouverte par des publicains, elle sera progressivement récupérée de façon directe, et c’est pour cela qu’il y a eu un recensement en +6. Pour les juifs radicaux, payer cet impôt reviendrait à reconnaître un autre maître que Dieu, ce qui est impensable. Pour d’autres, il vaut mieux le payer et ne pas faire de vagues avec l’envahisseur : c’est le point de vue des Hérodiens. On ne sait pas exactement ce qu’en disent les pharisiens.

Jésus trouve une astuce pour répondre en demandant à voir une pièce : on y trouve d’un côté la figure de Livie, la mère de l’empereur Tibère et de l’autre son nom. Il n’y a donc aucun doute quant à la propriété de la pièce. On ne parle plus de « payer » (un verbe utilisé par 3 fois) mais de « rendre », ce qui change un peu le débat : on passe du don à la restitution. L’astuce est brillante et efficace.

Mais là où Jésus est fort (il est probable que ce soient vraiment des paroles de Jésus relatées par la tradition de l’église de Jérusalem), c’est qu’il crée un parallèle entre César et Dieu. Pour ce qui est de l’image de Dieu chez l’homme, on en vient au texte de la Genèse 1.26 (et Dieu créa l’homme à son image) ; pour ce qui est de l’inscription, on retiendra plusieurs textes mais surtout celui de l’Exode 13.9 “C'est d'une main forte que le SEIGNEUR t'a fait sortir d'Egypte : voilà qui te tiendra lieu de signe sur la main, de mémorial entre les yeux, afin qu'en ta bouche soit la loi du SEIGNEUR ». Le signe sur la main peut être compris une inscription. Si la monnaie appartient à César, alors l’homme appartient à Dieu.

Jésus accepte l’ordre moral de l’occupant amis affirme les devoirs de l’homme envers Dieu.

Une fois de plus, ne sous-estimons pas Marc. L’étonnement dont fait preuve le public est lié au fait que Jésus leur renvoie la balle sans vraiment prendre position, qu’il les met en face de leur responsabilité d’adulte de discerner quoi faire.

Certains exégètes pensent qu’il ne faut pas trop donner d’importance à cette phrase célèbre : elle aurait été prononcée avec beaucoup d’ironie. Dans les années 50 en effet, on attend une parousie proche et il semble complètement superflu de se poser des questions sur le droit de payer le tribut ou non : à quoi bon penser à cela alors que Jésus va revenir bientôt en messie royal et qu’il va mettre les romains à la porte ?

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