Le maître du Sabbat, encore

Mt 12, 1-8
juillet 15, 2022

En ce temps-là, un jour de sabbat, Jésus vint à passer à travers des champs de blé. Ses disciples eurent faim et se mirent à arracher des épis et à les manger. Voyant cela, les Pharisiens lui dirent : « Vois tes disciples qui font ce qu’il n’est pas permis de faire pendant le sabbat. »

Il leur répondit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu’il eut faim, lui et ses compagnons, comment il est entré dans la maison de Dieu et comment ils ont mangé les pains de l’offrande, que ni lui, ni ses compagnons n’avaient le droit de manger, mais seulement les prêtres ?

Ou n’avez-vous pas lu dans la Loi que, le jour du sabbat, dans le temple, les prêtres profanent le sabbat sans être en faute ? Or, je vous le déclare, il y a ici plus grand que le temple.

Si vous aviez compris ce que signifie : C’est la miséricorde que je veux, non le sacrifice, vous n’auriez pas condamné ces hommes qui ne sont pas en faute.

Car il est maître du sabbat, le Fils de l’homme. »

Commentaire

Nous avons lu le passage équivalent de Marc le 18 janvier dernier : vous pourrez trouver dans mon commentaire quelques considérations sur le Sabbat. En fait les pharisiens ne sont pas très honnêtes sur ce coup-là, car il existe dans le Deutéronome 23 un paragraphe concernant la nourriture du passant, qui autorise celui-ci à manger du raisin dans la vigne (sur place, pas à-emporter) et à couper des épis à la main (et non à la faucille). Ils poussent donc le bouchon un peu trop loin en laissant entendre que la situation n'est plus un simple coupe-faim, mais bien plutôt un véritable boulot qui tombe sous le coup de la loi du Sabbat. Etonnement Jésus ne va pas discuter du texte, mais va plutôt citer l’exemple de David qui mange les offrandes (voir Samuel et Marc 2, 23-28 du 18/01/22) et de tout le travail supplémentaire demandé aux prêtres le jour du Sabbat, comme si les exceptions justifiaient la règle. Il refuse d’entrer dans une réflexion de casuistique (une spécialité juive d’étudier les cas concrets pour les rapporter à un article de loi) pour dénoncer la stupidité de cette propre casuistique qui fait que la Torah dit tout et son contraire.

Le fond de la controverse est sur le fait qu’avec autant de lois et d’interdits, on a du mal à s’y retrouver et que le respect d’un des commandements peut empêcher le respect d’un autre, en particulier celui de l’amour. C’est pour cela que Matthieu nous remet les versets d’Osée 6,6 qu’il a déjà utilisés au chapitre 9 (voir 01/07/22) pour expliquer que Jésus est venu soigner les malades plutôt que les bien-portants « c’est l’amour qui me plaît et non le sacrifice ». N’oublions pas qu’hier il a proposé le repos de l’âme en se mettant à son école. Pourquoi dans ce cas aurait-on encore besoin du repos du Sabbat ?

Et encore une fois, comment vouloir imposer le Sabbat à celui qui l’a institué ? Jésus étant fils de Dieu, son père a donc inspiré la Loi lui-même.

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